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Centres de données en Europe : quel pays en possède le plus ?

Centre de donnees europeen moderne avec serveurs lumineux

L’Allemagne recense plus de 400 centres de données sur son territoire, positionnant le pays en tête du classement européen, loin devant la France et les Pays-Bas. Pourtant, certains États-membres, malgré une taille réduite et une population modeste, concentrent une puissance de calcul disproportionnée à leur économie.

À travers le continent, la présence massive, ou, à l’inverse, la quasi-absence, de centres de données ne relève ni du hasard ni d’une simple question démographique. Derrière les façades vitrées de ces « usines numériques », trois leviers font la différence : la fiscalité, la disponibilité énergétique et les choix en matière de régulation environnementale. Résultat : des contrastes nets, parfois surprenants, qui façonnent la carte européenne. Mais ce développement rapide n’est pas sans contrepartie. Les réseaux électriques locaux sont sous tension, l’empreinte carbone s’alourdit, et la question de la soutenabilité devient plus pressante à mesure que le numérique accélère sa mue.

Panorama des centres de données en Europe : comprendre la répartition et les enjeux

Si l’on pose la carte des centres de données sur la table, certains pays sautent immédiatement aux yeux. L’Allemagne s’impose comme référence, profitant d’un tissu numérique dense, d’opérateurs aguerris et d’un réseau à la fois robuste et abordable. Le cloud y est roi, et la demande ne faiblit pas. À l’ouest, les Pays-Bas s’affirment en porte d’entrée du web européen. Leur connectivité hors normes, alliée à une fiscalité conçue pour attirer les acteurs du numérique, propulse Amsterdam au rang de hub stratégique, où se croisent plateformes cloud, solutions saas et caas pensées pour les entreprises. Outre-Manche, le Royaume-Uni résiste, porté par le dynamisme londonien et la diversité de son offre de stockage et de sécurité, qui séduit tout autant la finance que l’industrie.

Pour mieux saisir qui pèse quoi dans ce paysage, voici une synthèse des principaux profils nationaux :

  • Allemagne : plus de 400 datacenters, moteur du cloud européen.
  • Pays-Bas : connectivité internationale, point d’entrée pour les services cloud.
  • Royaume-Uni : diversité des offres iaas, paas et saas.

L’appétit pour le cloud public ou privé, la multiplication des échanges numériques, le streaming vidéo, la collaboration en ligne et l’émergence d’offres saas et iaas font exploser les besoins en capacités. Mais au-delà de la quantité, la localisation des serveurs devient stratégique : sécurité, souveraineté et respect des réglementations s’invitent dans la discussion. Les retombées économiques suivent : de nouveaux emplois émergent, les filières cloud et services numériques prennent de l’ampleur, et les métiers liés à la gestion et à la sécurisation de l’information connaissent un véritable essor. Face à cette manne, les États se livrent une compétition féroce pour séduire les géants du secteur et canaliser l’expansion tout en limitant l’impact sur l’environnement.

Quels pays européens dominent le classement par nombre de datacenters ?

Le maillage du numérique européen dessine une carte sans équivoque. L’Allemagne domine nettement : Berlin, Francfort, Munich orchestrent une activité continue, portée par la demande en stockage, en services cloud et par le choix des grands acteurs mondiaux d’y installer leurs serveurs européens. Les États-Unis ne s’y trompent pas : Amazon Web Services, Google, Microsoft y trouvent fiabilité et proximité avec les marchés clés.

Sur la scène britannique, Londres conserve une place forte. La densité de data centers y atteint des sommets, soutenue par l’appétit de la City pour la sécurité et la rapidité. La France, elle, compte sur Paris et Marseille pour tirer son épingle du jeu. Ces deux métropoles se distinguent par leur connectivité et leur capacité à accueillir des flux massifs, autant pour les grands groupes privés que pour les institutions publiques.

Le Portugal, avec le datacenter Covilhã de Portugal Telecom, se fait remarquer : ce site, l’un des plus vastes du sud du continent, symbolise l’investissement massif des opérateurs télécoms dans le stockage et la gestion de volumes colossaux de données. Aux Pays-Bas, Amsterdam s’impose définitivement comme le nœud du trafic Internet européen, renforçant la compétition entre États pour capter les investissements et garantir fiabilité et conformité.

La France face à ses voisins : forces, spécificités et défis à relever

Dans l’Hexagone, Paris, Marseille et Bordeaux dessinent les points névralgiques du secteur. Paris attire les opérateurs par la densité de son écosystème technologique et la qualité de son réseau. Marseille, grâce à son rôle d’interface pour les câbles sous-marins, rayonne au-delà de l’Europe, ouvrant la porte vers l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie. Bordeaux, plus discrète mais ambitieuse, s’appuie sur les nouveaux entrants et l’essor régional du cloud.

La France bénéficie d’une tradition de télécoms solide et d’une politique de souveraineté numérique affirmée. Les investissements affluent, qu’il s’agisse des géants du secteur comme Google, Microsoft, Amazon Web Services, ou des entreprises françaises qui misent sur la proximité et la maîtrise des infrastructures.

Pour illustrer la diversité de l’offre tricolore, plusieurs atouts se dessinent :

  • Infrastructure à faible latence pour les services publics et privés
  • Capacité à proposer des offres de cloud adaptées, du service commercial à l’abonnement grand public
  • Soutien aux mutations du secteur, depuis le lancement de l’offre télévision jusqu’à la diversification vers la cloudification

Mais la concurrence ne faiblit pas. L’Allemagne et les Pays-Bas offrent des surfaces de stockage plus vastes et une politique fiscale très incitative. La France doit donc conjuguer performance technique, souveraineté et impératifs écologiques. Trois défis se profilent : absorber la croissance continue des volumes de données, limiter la consommation énergétique, et accélérer la formation de professionnels qualifiés pour suivre le rythme de transformation du secteur.

Carte digitale de lEurope avec icones de centres de donnees

Datacenters et transition écologique : vers un modèle plus durable en Europe ?

La réalité est sans détour : les datacenters figurent parmi les sites les plus gourmands en énergie du continent. Face à l’explosion du stockage numérique et à l’appétit du cloud, les opérateurs n’ont plus le choix : ils doivent revoir leur copie. Le passage aux énergies renouvelables s’impose, accéléré par la réglementation et par la pression de clients de plus en plus soucieux de leur bilan carbone.

De plus en plus de sites adoptent la certification ISO 50001, qui encadre la gestion énergétique et trace chaque kilowatt consommé. Le Code of Conduct européen sur l’efficacité énergétique vient aussi fixer la barre, poussant à l’innovation : refroidissement optimisé, récupération de chaleur, pilotage intelligent des flux de données… Les géants du secteur, Google, Microsoft, Amazon Web Services, investissent massivement pour alimenter leurs installations en énergies vertes, souvent via des accords directs avec des fournisseurs comme EDF. Cette dynamique incite les acteurs locaux à revoir leur modèle, sous peine de voir les commandes s’envoler ailleurs.

Pour donner un aperçu des axes de transition privilégiés, voici quelques évolutions majeures :

  • Utilisation accrue de l’eau pour le refroidissement, avec des dispositifs de recyclage sophistiqués
  • Déploiement de batteries de secours plus propres et moins polluantes
  • Recherche de sites proches de sources d’énergie renouvelable pour limiter le transport et les pertes

Innovation technique, maîtrise du cloud computing et sécurisation des services gravitent désormais autour d’un impératif : réduire l’empreinte écologique du stockage numérique sans perdre en fiabilité ni en performance. L’équation n’est pas simple, mais la pression collective pousse le secteur à réinventer ses modèles.

Des fermes de serveurs enfouies sous la terre allemande aux câbles sous-marins reliant Marseille au reste du monde, les datacenters européens dessinent déjà le visage du numérique de demain. La véritable question : qui saura allier puissance, souveraineté et sobriété pour rester dans la course ?

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